Les réalisatrices et réalisateurs sont-ils interchangeables ?

La réalisation est à la fois un métier technique et artistique*. La personnalité, le point de vue et l’univers de chacun.e fait la différence dans l’approche du scénario, du découpage, des choix artistiques, de la mise en scène, du jeu des acteurs etc.

Mais la prédominance des séries dans le paysage télévisuel mondial a conduit à remettre en question, chez nous, l’idée de réalisateur-auteur du film au même titre que le scénariste, et porteur d’une vision unique. Si deux réalisateurs se succèdent sur une même série, sans qu’on puisse distinguer le travail de l’un ou de l’autre, n’a-t-on pas raison de penser qu’ils sont interchangeables, remplaçables ? C’est un raisonnement qui se développe chez les diffuseurs et les producteurs et que nous voulons ici questionner. 

Si la réalisatrice ou le réalisateur qui met ses pas dans ceux de son prédécesseur doit logiquement se plier à des règles préétablies, les créateurs des œuvres originales ne doivent-ils pas conserver toutes leurs prérogatives ? Comment s’applique le droit moral des créateurs dans un cas ou dans l’autre ? Quelles nouvelles règles établir pour que le métier de chacun.e soit respecté ? Comment préserver notre écosystème, basé sur le droit d’auteur, tout en tenant compte de l’évolution du marché ?
Vous êtes invités à en débattre le samedi 14 septembre. 

* Dans le CPI (code de la propriété intellectuelle), le réalisateur est un des trois auteurs de l’œuvre collective avec le.s scénariste.s et le.s compositeur.s